Algorithmes en roue libre, parents en première ligne : et si on développait nos soft skills ?
TEENAGER WASHING | Comment développer ses propres soft skills en tant que parent ?
Cette semaine, une newsletter un peu plus courte que d’habitude…
Tout d’abord, pas d’émission cette semaine car on enregistre les épisodes de Génération Parents tous les jeudi midi… et avec les ponts de mai, on a un épisode de moins ce mois-ci 🙃
De plus, j’écris cette newsletter un mercredi et non un samedi ! Accessoirement (et grande première depuis 4 ans) : je m’accorde un week-end prolongé 🎉
Mais avant de souffler, je voulais vous parler de ce nouveau masque que META essaie d’enfiler : celui du protecteur des ados.
Teenager washing, marketing ou vraie prise de conscience ? Spoiler : les algorithmes, eux, n’ont pas changé. Et nos enfants en paient toujours le prix.
Et puis, je vous parle aussi de ce qu’on peut faire, nous, à notre échelle : comment développer nos soft skills parentales: écoute, régulation, communication pour mieux accompagner nos enfants dans ce monde complexe.
Bonne lecture, j’espère que le pont a été bon avec les kids… et surtout, prenez soin de vous.
Solenne.
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Si vous êtes nouveau ici, chaque semaine je décortique l’actualité éducative et les défis et enjeux de la parentalité du 21ème siècle.
Allez, c’est parti pour l’actu de la semaine !
On a eu le Greenwashing, le Women washing et voici le
TEENAGER WASHING 😤
Depuis quelques semaines, META lave plus blanc que blanc 🧼
À la télé, à la radio, dans les couloirs de Bruxelles, le géant des réseaux sociaux affiche un nouveau masque :
Celui du bon élève du numérique.
Ils se glissent dans nos newsletters avec ce message:
**Un message d’Instagram : Les parents dans l’UE sont pour l’accord parental. En savoir plus.**
Vous cliquez et magie🪄
Instagram propose un “système européen de vérification d’âge”, plaide pour des “normes adaptées aux adolescents”, milite pour “la protection de la jeunesse”.
Pour rappel:
1️⃣ En 2024, l'Union Européenne a ouvert une enquête, Meta est accusé de cibler nos enfants sur YouTube, via un partenariat publicitaire secret avec Google, révélé par le Financial Times.
Objectif : vendre Instagram aux 13-17 ans, malgré l’interdiction du ciblage des mineurs.
2️⃣ 41 États américains poursuivent Meta pour avoir sciemment mis en danger la santé mentale des jeunes.
3️⃣ Dans le documentaire"Emprise numérique, 5 femmes contre les Big Five", la journaliste Elisa Jadot, montre comment en quelques minutes les algorithmes d'Instagram poussent des contenus de scarification, de haine, de comparaison et connecte les pédocriminels aux enfants.
Quand on communique sur la protection des enfants alors qu'on ne fait pas le ménage chez soi et que les algorithmes ne protègent toujours pas nos enfants, c’est ce que j'appelle du Teen Washing.
Car, pendant que les algos poussent des abdos, des tutos, des mythos…
…Les ados, eux, glissent dans le chaos.
Le tout dernier rapport du BSI est sans appel :
Les 16-21 ans ne vivent plus “avec” les réseaux sociaux.
Ils y vivent, tout court.
🔹29 % ont partagé leur géolocalisation avec un inconnu
🔹 40 % ont créé un faux compte
Mais
🔹 47 % préféreraient vivre sans Internet
🔹1 jeune sur 2 demande de l’aide pour rester en sécurité
C’est le paradoxe de cette génération :
Ils ont grandi avec les outils… Mais sans les armes.
Et chez les filles ?
La réalité est encore plus brutale.
1 adolescente sur 4 au collège ou lycée dit avoir déjà eu envie de mourir.
Le suicide, l’automutilation, l’anxiété explosent.
Parce que sur leurs fils d’actualité, on ne leur propose pas du soutien mais une version inatteignable d’elles-mêmes.
Alors oui, l’Europe veut bouger.
Une “majorité numérique” à 15 ans est en débat.
L’idée d’interdire les réseaux sociaux avant cet âge fait son chemin.
Et des normes européennes pour bloquer les mécanismes d’addiction sont sur la table.
Mais si les plateformes prennent le contrôle du débat et que Meta & Co refile le problème à Apple et Google en leur demandant de gérer la vérification d'âge, sans rien changer à leurs algorithmes rien ne changera vraiment.
Ce n’est pas une bataille contre la tech mais POUR la SANTÉ MENTALE des enfants.
Nous devons désarmer les algorithmes qui les abîment et imposer un monde numérique éthique 👊🏻
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Comment développer ses propres soft skills en tant que parent ?
Pour accompagner les soft skills de nos enfants, tout commence par l’exemple
Chez Soft Kids, nous développons des outils ludiques et pédagogiques pour aider les enfants à cultiver leurs compétences comportementales : confiance en soi, gestion des émotions, coopération, pensée critique... Mais ces apprentissages ne se font pas en vase clos.
Les enfants apprennent d’abord par l’expérience, l’observation, l’imitation. Et leur premier terrain d’apprentissage, c’est leur famille. En tant que parent, nous avons donc un rôle clé : non seulement de guide, mais aussi de modèle.
Développer nos propres soft skills en tant qu’adulte est l’un des leviers les plus puissants pour créer un environnement familial propice au développement de celles de nos enfants.
Les soft skills : ces compétences humaines au cœur de l’éducation
Les soft skills sont des compétences dites "transversales" ou "socio-comportementales". Elles permettent d’interagir de manière constructive avec les autres, de gérer les tensions, de s’exprimer clairement, de coopérer, de s’adapter, de décider de manière responsable.
Voici quelques exemples concrets :
l’écoute active
la communication bienveillante
l’empathie
la gestion des conflits
l’intelligence émotionnelle
Pour les enfants comme pour les adultes, ces compétences sont essentielles. Mais elles ne s’enseignent pas de façon descendante. Elles se transmettent dans la relation, dans le quotidien, dans la manière d’être.
Pourquoi les parents ont tout à gagner à travailler leurs soft skills
Pour mieux comprendre les besoins de leurs enfants
Les enfants ne formulent pas toujours leurs émotions ou leurs besoins de manière claire. Avoir développé ses compétences d’écoute, d’observation, de communication permet de mieux décoder leurs signaux… et d’y répondre avec justesse.
Pour leur offrir un modèle d’équilibre émotionnel
Les enfants observent comment nous réagissons face au stress, à la frustration, à l’imprévu. En montrant l’exemple d’une régulation émotionnelle saine, on leur apprend par effet miroir à faire de même.
Pour renforcer la qualité de la relation parent-enfant
Un climat de confiance ne se décrète pas. Il se construit, jour après jour, par des interactions de qualité. En affinant nos compétences relationnelles, on installe un socle solide d’attachement, de sécurité et d’écoute mutuelle.
5 soft skills parentaux à cultiver au quotidien (et comment faire)
Écoute active : entendre au-delà des mots
Prendre le temps d’écouter vraiment, sans interrompre, sans juger. Poser des questions ouvertes, reformuler ce que l’enfant exprime, valider ses émotions.
Exemple : “Tu veux dire que tu t’es senti seul à la récré ? Je comprends que ce soit difficile.”
Communication claire : s’exprimer pour être compris
Utiliser des phrases simples, concrètes, adaptées à l’âge de l’enfant. Donner une consigne à la fois.
Exemple : “Quand tu auras rangé le linge par terre dans ta chambre, tu pourras jouer.”
Accueil des émotions : montrer qu’on peut ressentir sans être débordé
Exprimer ses propres émotions de manière équilibrée. Aider l’enfant à les nommer et à les traverser.
Exemple : “Je suis frustrée par une discussion que j’ai eue aujourd’hui, mais je sais que ça va passer. Je vais respirer un peu.”
Renforcement positif : valoriser l’effort, pas seulement le résultat
Encourager les comportements constructifs. Mettre en lumière les qualités mobilisées.
Exemple : “Je suis impressionné par la persévérance dont tu as fait preuve en maths. Tu peux être fier de toi.”
Gestion des conflits : rechercher ensemble des solutions justes
Éviter le rapport de force. Impliquer l’enfant dans la résolution du conflit.
Exemple : “Je te fais confiance pour trouver une solution face à ce conflit avec ton frère. Tu as des idées pour qu’on règle ça ensemble ?”
Pas besoin d’être parfait pour être un parent inspirant
Travailler ses soft skills, ce n’est pas viser la perfection. C’est accepter d’évoluer, de faire des erreurs, de s’ajuster. C’est poser un cadre sécurisant tout en cultivant l’écoute, la souplesse et l’authenticité.
C’est aussi prendre soin de soi, de ses propres besoins, pour ne pas se laisser submerger. Car un parent qui prend le temps de se recentrer est plus disponible émotionnellement pour ses enfants.
Pour aller plus loin
Développer les soft skills chez les enfants, c’est possible. Mais cela commence souvent par nous-mêmes. En tant que parent, chaque mot, chaque regard, chaque posture devient une opportunité de transmission.
Dans mon livre “Préparez vos enfants au monde de demain”, je partage de nombreuses pistes concrètes pour accompagner le développement des soft skills, à la maison comme à l’école. Ce livre s’adresse à tous les parents qui souhaitent faire grandir leurs enfants dans un climat de confiance, d’ouverture et d’autonomie.
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